Histoires comme ça

De jolis mots pour de belles histoires

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Par Thomas Weill
11 janv. · 8 mn à lire
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Un conte pour ceux qui avaient oublié d'aimer (partie 2)

Leurs yeux avides se cramponnaient à la conteuse. La douceur de ses gestes, l’émotion dans son sourire, la compassion de son regard, ils les voyaient sans les percevoir, tant toute leur attention se focalisait sur leur besoin et leur manque.

Leurs carcasses décharnées, pareilles à des spectres de chair et d’oubli, se nourrissaient des mots de la conteuse comme l’assoiffé se jetterait sur la rosée du matin, car ses paroles dissipaient leur nuit avec la légèreté de l’aurore. En leur souriant, elle s’approcha d’eux, et leurs mains tendues se refermèrent sur les replis de ses vêtements. Ils se mirent à gémir leur cri de manque et de vide, tirant plus fort sur le textile. Doucement, elle leur attrapa les mains, avec fermeté et tendresse, elle les repoussa juste un peu sans les lâcher.

« Vous savez comment cela se passe n’est-ce pas ? Vous aurez votre histoire, mais pour cela vous devez vous préparez à l’écouter. Asseyez-vous, je suis là, tout va bien maintenant, je suis là. »

En disant cela, elle les conduisait de la main, avec la douceur sans borne d’un parent qui berce son enfant pour la première fois.

Les mots eurent sur eux un effet radical. Leur échine se redressa d’un coup, simplement parce qu’ils entendaient sa voix, et leurs corps tendus s’affaissèrent ensuite avec lenteur, l’anticipation les conduisant au seuil de l’extase. Oui, ils savaient comment cela se passait, toutes les nuits ils ne rêvaient que de cela, n’attendaient que cela. Alors, dociles, ils obéirent et se rangèrent en face de la conteuse.

Elle les regarda faire puis s’installa à son tour, ses jambes repliées en tailleur sous elle comme l’aurait fait une enfant. Elle prit une grande inspiration puis commença de sa voix chaude et douce.

« Vous souvenez-vous de mon histoire ? De cette fille à qui la science avait volé ses parents ? Vous souvenez-vous que la mort, dans un élan de pitié, avait alors entrepris de la recouvrir de son voile, la serrant affectueusement contre son sein ? Avant qu’il ne soit trop tard, ses parents lui avaient enfilé leur appareil, cet étrange casque qui peut-être un jour pourrait lire les pensées, car il s’agissait de leur seul et dernier espoir. Il s’en était suivi une brève explosion de lumière, puis du silence ; vous en souvenez-vous ? En un sens, l’existence de l’enfant, telle qu’elle l’avait connue du moins, prit fin ce jour-là. Mais ne vous désespérez pas trop vite, car lorsqu’une page se tourne, d’autres continuent de s’écrire, et l’histoire des parents se poursuivait encore.

Lorsque le courant fut rétabli, rien n’avait changé en apparence. Leur petite restait plongée dans les limbes de l’inconscience, et leur machine ne leur dévoilait rien du mal qui l’assaillait. Ils essayèrent différents réglages, d’autres branchements, en vain. Alors, mus par leur désespoir, ils prirent leur enfant dans leur bras sans même lui enlever le casque, et la bercèrent en douceur. Ils lui murmurèrent les mots d’amour qu’elle aurait dû entendre plus souvent, plus tôt. Ils lui dirent des paroles de tendresse, lui racontèrent leurs rêves et leurs espoirs, leur tristesse aussi, de n’avoir pas su assez être des parents. Quand le ciel se mit à rosir à l’horizon, ils lui racontèrent des histoires, des récits féériques et doux, des contes comme avant. Ils lui dirent qu’elle avait été l’aube de leur existence, qu’avant ils ne vivaient pas vraiment, que c’était la raison pour laquelle elle se prénommait Aurore. Ils lui dirent qu’ils avaient oublié de vivre dans l’éclat de son jour et que par leur faute il s’était terni, qu’ils en étaient désolés, et que pourtant ils l’aimaient, ils l’aimaient tellement. Ils parlèrent encore et encore, jusqu’à ce que le jour finisse de se lever et qu’on les retrouve endormis au chevet de leur fille, les traits tirés par la fatigue et le chagrin, leurs têtes reposant près de ses mains sur les draps blancs.

Une heureuse nouvelle les attendait à leur réveil : l’état de l’enfant s’améliorait. De préoccupant, il devenait stable. La petite n’allait sans doute pas se réveiller de si tôt, mais au moins ses jours ne se trouvaient plus en danger, ce qu’aucun docteur ne parvenait à expliquer. Les parents se réjouirent, remercièrent soignantes et soignants. Ils se gardaient bien de lever le voile sur ce miracle, mais en leur for intérieur, eux savaient que leur tentative avait peut-être fonctionné en fin de compte. Ils n’avaient qu’une hâte : ils voulaient comprendre, développer l’appareil, se convaincant que le salut de leur enfant se trouvait dans la science, au risque d’oublier à nouveau de l’aimer. Ils revinrent souvent avec leur machine, mais jamais plus ils n’obtinrent la moindre réaction de leur fille. L’enveloppe se portait bien, mais son esprit l’avait quittée. Alors à nouveau ils se découragèrent, et petit à petit, leurs pensées s’éloignèrent d’elle à mesure que leur espoir se dissipait. Ils lui rendaient de moins en moins souvent visite, laissant des heures, puis des jours entiers s’écouler sans aller la voir, et se réfugiaient dans le cadre familier de leur laboratoire, puisque seul cet endroit leur donnait l’impression de pouvoir l’aider.

Les premiers temps, ils ne parvinrent à rien. Ils enfilèrent tour à tour l’appareil, exécutèrent des tests par centaines, sans jamais connaître la moindre avancée. Alors ils se lamentaient, pensaient à leur fille qu’ils avaient abandonnée de son vivant, qu’ils abandonnaient encore à présent qu’elle ne leur répondait plus. Échec après échec, leur frustration, leur colère face à l’injustice, leur peine, leur honte aussi, tout cela grandissait. Un jour, ces émotions embouteillées finirent par déborder. Elles dévalèrent les joues du père en gouttes salines. Sa femme, le voyant sombrer le rejoignit bientôt. Ils se mirent à s’enlacer, à s’embrasser, leurs larmes à se mêler, et ils se dirent l’ampleur de leur désillusion. Ils exprimèrent à haute voix ce qu’ils avaient si souvent voulu taire en eux : qu’ils avaient échoué en tant que parents, et qu’ils échouaient désormais en tant que scientifiques. Une chose en amenant une autre, ils en vinrent à échanger ensemble leurs souvenirs de la vie à trois, laissant la mélancolie guider leur verve. Ils se souvinrent des histoires dont leur petite était si friande, et comment bien souvent ils avaient adapté les récits de scientifiques de renom en contes pour enfants. Marie Curie et sa découverte du radium qui allait lui coûter la vie était devenue la courageuse et brillante fée qui avait invoqué une nouvelle magie, et s’en était allée dans l’univers d’où elle était issue. Ils avaient changé Albert Einstein en voyageur galactique, allant d’astre en planètes pour percer les mystères de l’espace et du temps.

Ils parlèrent longtemps ainsi, sans voir le temps passer. Il se trouvait que le père, lorsqu’il s’était senti fléchir, portait le casque de leur invention, et pas une fois au cours de leur conversation ne l’avait-il ôté. Au bout d’un long moment passé à deviser, ils réalisèrent que quelque chose d’étrange se déroulait. Un mystérieux voyant lumineux avait fait son apparition sur leur moniteur. Il dansait à l’écran, traçait des formes et des arabesques.

Ils passèrent longtemps à essayer de comprendre ces résultats révolutionnaires, à démêler le sens derrière les signaux mouvants. Pendant des semaines, ils reproduisaient le processus, élaboraient thèses et théories, pour les voir finalement s’effondrer une fois mises à l’épreuve de leurs expériences. À force de tests toutefois, ils finirent par comprendre que leur création dépassait ce pour quoi elle avait été imaginée, les dépassait eux, ses créateurs. Ils comprirent aussi que le casque réagissait à certains stimulus, qu’il ne semblait prendre vie que lorsqu’ils se parlaient l’un à l’autre, et se racontaient des histoires. Plus ils testaient, plus ils se passionnaient pour les mystères de leur propre création, plus ils réalisaient que ce qu’ils avaient d’abord considéré comme un simple outil renfermait en lui la promesse de leur plus grande découverte.

Peut-être faudrait-il cesser de les appeler les parents à cet instant de l’histoire. Car s’ils en avaient été, des piètres peut-être, où des qui avaient oublié d’aimer, ils n’en étaient plus vraiment. Leur petite ne s’était pas éteinte, mais il n’y avait plus de lumière en elle, plus la moindre étincelle de vie. Sans vraiment le vouloir, ils avaient commencé à faire leur deuil et à l’oublier. Ils redevenaient ces scientifiques prêts à tout sacrifier sur l’autel du savoir, obnubilé par le miracle de la connaissance, au point d’en négliger tout le reste. Ces scientifiques en mal de découverte ne se rendaient pas compte qu’ils avaient commencé à sortir de leur propre vie. Ils avaient cessé de se rendre à l’hôpital, de répondre aux appels de leurs amis, à leurs invitations. Ils avaient cessé de rentrer chez eux pour dormir toutes les nuits, de parler à d’autres qu’eux-mêmes. Certains jours, ils avaient même cessé de manger. Rien ne pouvait se mettre en travers du chemin de leur découverte, pas même le simple fait de vivre. Plus rien n’avait de sens que leur machine à histoires.

Un tel comportement ayant forcément un prix, les deux scientifiques commencèrent à changer, leur soif de comprendre à se muer en une obsession maladive qui occupait toute la place de leur intellect. Ce changement s’opéra durant plusieurs semaines, plusieurs mois même. Une telle transformation n’advient pas du jour au lendemain. Mais jour après jour, ils devinrent étrangers à eux-mêmes. Ils se coupèrent tant du monde que le monde, vexé, finit par se rappeler à eux. Il passa d’abord par les médecins de l’hôpital, inquiets que plus personne ne rende visite à l’enfant. Ils cherchèrent à les joindre en vain pendant plusieurs jours, puis abandonnèrent, emportés par leur propre quotidien. Bientôt pourtant, les mêmes médecins s’offusquèrent que les factures ne soient plus payées. Il en est des soins comme des autres commerces. À nouveau, leurs sollicitations restèrent lettre morte, alors ils en appelèrent aux personnes qui finançaient les recherches des deux scientifiques, qui n’obtinrent pas plus de succès pour les contacter. Le laboratoire, en tout état de fait, s’était changé en un territoire souverain aux frontières fermées. Plus rien n’y pouvait pénétrer de l’extérieur. Seulement l’argent faisant le pouvoir en ce monde, les financeurs décidèrent qu’ils en avaient assez de ces scientifiques laissés trop longtemps sans rendre de comptes. Une bonne âme parmi eux eut pitié de l’enfant et accepta de continuer à payer les frais d’hôpitaux, mais tous les autres vivres leur furent coupés, et jusqu’à l’électricité qui servait à faire fonctionner leur précieuse machine. Une équipe fut dépêchée sur place, pour tout reprendre, équipement, meubles et ordinateurs, jusqu’à la machine à histoire qui résumait leur vie. Il n’en fallait pas moins que cela pour faire sortir les deux scientifiques de leur léthargie. Avec l’énergie du désespoir et une ingéniosité qui avait fait leur renommée, ils parvinrent à s’enfuir, emportant la machine avec eux.

La période de leur vie qui suit ne se raconte pas, pas vraiment. Il s’agit d’un temps d’oubli, de dérive. Après avoir cessé d’être des parents, les deux fuyards cessèrent d’être des scientifiques. Ils survivaient de rapines et d’illusions, d’histoires. Leurs existences hagardes et nomades se perdaient dans les méandres de leurs fantasmes. Les mois passèrent, puis les années, sans que nul ne puisse dire exactement comment ces deux-là survécurent, perdus au monde, perdus à eux-mêmes. Ils avaient tant changé, eux les brillants scientifiques, eux les parents négligents. Ils s’étaient mués en spectres voraces, en silhouettes décharnées, déchirées par un vide intérieur que seules des histoires pouvaient combler, alors ils se les contaient, toujours les mêmes, toujours l’un à l’autre, en se branchant à une machine qui aspiraient leurs forces vitales à leur insu. Ils n’avaient même pas remarqué qu’elle se passait désormais d’électricité pour fonctionner, qu’elle se branchaient directement dans leur esprit. Plus ils l’utilisaient, plus ils perdaient de la substance, la déversait dans une autre chose qu’il fallait nourrir, qu’ils auraient dû nourrir plus tôt sans doute, ou nourrir mieux. Ils n’avaient plus aucune ambition scientifique, plus aucune autre aspiration que celle de la survie pour la seule inertie de la chose : continuer à vivre pour continuer à vivre, exister pour les histoires, et les histoires pour exister.

Je vous l’ai dit, cette période de leur vie ne se raconte pas vraiment, il s’agit d’une descente aux enfers lente et longue, un glissement qui finit par trouver une fin un beau jour de printemps, par un après-midi de fraîcheur. Leurs tribulations anesthésiées les menèrent par hasard devant l’hôpital où avait été emmenée leur fille, des années auparavant. Le bâtiment ne leur évoquait rien, si ce n’était un souvenir lointain bloqué dans un recoin de leur cerveau. Peut-être même la machine leur suggéra-t-elle de pénétrer dans l’enceinte de l’édifice, elle qui autrefois naquit en ces lieux. Alors, par instinct ou par injonction, ils finirent par passer le pas des portes automatiques qui s’ouvrirent pour eux sur leur passé. Ils furent d’abord pris pour de pauvres hères, des gens blessés en quête de soins. Ce qu’ils étaient d’ailleurs, même s’ils ne le savaient pas. Ils furent conduits à une chambre et examinés. Ils se virent administrer les traitements dont ils avaient besoin, pour réparer les dommages infligés à leurs organismes par des années d’errance. Du moment qu’ils pouvaient continuer à se raconter leurs histoires avec leur machine, ils se montraient dociles et ne luttaient pas contre l’aide qui leur était apportée.

Peut-être ces signes d’humanité firent-ils réagir une partie d’eux-mêmes, peut-être, là aussi, des souvenirs pensés disparus remontèrent-ils à la surface de leur esprit délité. Comment savoir ? Toujours est-il qu’une nuit, ils avisèrent une chambre un peu à l’écart quelque part dans l’une des ailes de l’hôpital. Ils sentirent une étrange attraction les mener vers la petite pièce, dont ils poussèrent la porte en hésitant. À l’intérieur, comme posée là sur un petit lit blanc, une jeune femme dormait profondément. Ses cheveux long et blond s’étalaient sur son oreiller comme les rayons de l’aurore. Se poitrine se relevait doucement à chaque respiration, et ce souffle régulier frappa les deux spectres en plein cœur. Ils connaissaient cette jeune femme, leur semblait-il, et pour la première fois depuis bien longtemps, ils parvinrent, juste un peu, à sortir d’eux-mêmes. Ils s’approchèrent d’elle, et d’une main tremblante sur sa joue maigre, lui donnèrent la plus douce des caresses, car ils apercevaient en elle un morceau de passé qu’ils pensaient disparu, et qu’ils reconnaissaient dans les traits endormis le visage de leur fille perdue. Sans tout à fait s’expliquer leur geste, ils prirent le casque à histoires, malgré la rouille qui en rongeait désormais le métal, et le passèrent autour du crâne de la jeune femme, leur fille retrouvée. Ils eurent même la présence d’esprit de le brancher sur une prise de courant, peut-être par simple mimétisme rituel avec le temps d’avant. À peine eurent-ils mis leur appareil en marche qu’il se produisit comme un éclair de lumière tout autour d’eux et de leur fille. L’éclat semblait même provenir d’elle, de son corps alangui. Quelques brefs instants d’une clarté aveuglante s’écoulèrent encore, puis la lumière reflua, plongeant la chambre comme l’hôpital dans l’ombre de la nuit.

Les deux restèrent cois, incapables de penser. Ils attendaient. Ils ne savaient quoi, mais ils attendaient, faute de savoir comment réagir. Bientôt, leur patience hébétée obtint sa récompense : un simple grognement et des paupières qui battent. Pour la première fois depuis des années, leur fille regagna le chemin de la conscience. À gestes assurés, elle enleva le casque en métal rouillé. Il s’en dégageait une fumée blanche et âcre : il ne pourrait plus être utilisé désormais. La jeune femme se redressa, sans manifester la moindre faiblesse, car depuis des années, son esprit enfermé dans une machine avait été nourri d’amour, d’histoires, et de leur vie. Elle regarda alors ses parents, la caricature malade qu’ils étaient devenus d’eux-mêmes. Elle savait désormais qu’elle pourrait passer tout le temps qu’elle le voudrait avec eux, car désormais, ils avaient autant besoin d’elle qu’elle avait un jour eu besoin d’eux. En cet instant, elle se promit qu’à leur différence, elle ne faillirait pas à la tâche, et qu’elle leur apporterait tout l’amour qu’ils n’avaient pas su lui donner lorsqu’elle était encore enfant. Car si eux avaient eu besoin d’un appareil pour l’aimer, elle avait appris durant toutes ces années dans la machine, elle avait appris à leur pardonner. »

Ils regardèrent un moment la conteuse dans le silence qui suivit l’histoire. Que comprenaient-ils réellement ? Au-delà des mots, percevaient-ils le sens ? Elle se le demandait en rendant à ses parents leur regard. Mais bientôt vint la réponse.

« Encore, s’il te plaît, encore une histoire… »

Ils ne la comprenaient pas, pas vraiment. Ils ne comprenaient que le besoin, gravé dans leur chair, ce trou noir à remplir de mots. Une partie d’elle avait espéré autre chose comme réaction. Peut-être un signe de reconnaissance, une expression, même fugace, que leurs esprits étaient encore capables d’autre chose que du manque. Mais déjà leurs membres tremblaient, leurs corps s’agitaient, inconfortables dans le silence. Aurore s’approcha encore d’eux pour les enlacer, sa voix coupée par l’émotion. Ils se laissèrent aller à l’étreinte, la rendirent même un peu, hésitants, mais elle savait au fond d’elle-même qu’ils ne faisaient que copier son comportement dans l’espoir qu’elle comble leur manque. Alors ses bras retombèrent, elle les poussa gentiment et se redressa.

Sa mère se mit à gémir, son père à geindre, leurs bras se tendirent vers elle, leur visage un masque de désespoir.

« Après, leur dit-elle. Vous aurez de nouvelles histoires, mais après, d’abord vous devez manger un peu. »

Elle alla chercher la nourriture qu’elle avait préparée et la posa devant eux, puis se leva pour partir, le cœur lourd et pourtant toujours plein d’amour pour eux. Alors qu’elle passait le seuil de sa porte, la voix de son père la retint.

« Tu promets que tu reviendras ? Dis, Aurore, tu promets ? »

Alors elle sourit.


Merci beaucoup à vous qui avez lu cette histoire jusqu’au bout. Comme ça arrive souvent, elle est partie d’une idée qui a fini par passer un peu au second plan. J’ai voulu imaginer un monde où les histoires que l’on se raconte étaient devenues des drogues, et j’ai finalement raconté une histoire de vie et d’amour, avec une vision très stéréotypée de ce qu’est l’addiction en guise de cadre. Comme c’est moins au coeur de l’histoire que prévu, je vous propose donc d’excuser le manque de recherche sur les phénomènes d’addiction, et de simplement prétendre que l’addiction aux histoires ressemble de fait à une vision stéréotypée de ce qu’est la dépendance à des substances.

Quoi qu’il en soit, j’espère que ce conte tragique vous a plu. Comme d’habitude, dites moi ce que vous en avez pensé, et parlez-en autour de vous si vous le souhaitez. À dans deux semaines !

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